Pourquoi les habitants de Cauvigny s'appellent-ils les Mavais ? Existait-il un château à Château Rouge ? Quelle est l'histoire de notre village ?
Votre Conseillère Municipale Stéphanie LEPIS-MONTEMONT vous propose une courte ballade dans notre Histoire, du Moyen Age à notre époque. Bonne lecture
QUELQUES MOMENTS D’HISTOIRE A CAUVIGNY ET SES ALENTOURS
Au Moyen-âge, Cauvigny (du latin cauvignacum) était loin de l’unité actuelle, puisque le bourg et ses hameaux étaient des domaines indépendants les uns des autres, dont les limites pas toujours très claires furent l’objet de nombreuses querelles.
A cette époque, il y avait beaucoup de forêts, et peu de terres cultivées ; les paysans étaient pour la plupart des serfs dépendant de seigneurs. Mais progressivement, ils ont pu acquérir leur liberté, défricher et acheter des terres qu’ils se sont mis à cultiver. Malgré tout, les épidémies, les duretés du climat et les pillages rendent la vie très difficile.
De plus, les seigneurs méprisent ces serfs affranchis qu’ils appellent les « Jacques ».
En mai 1358, dans un climat de profond désespoir, des paysans tuent des seigneurs ; c’est le début de la «Jacquerie» : les Jacques pillent, incendient et détruisent les manoirs et châteaux. Dès le mois de juin, les nobles et gentilshommes, avec comme chef «Charles-le-Mauvais», marchent contre les Jacques. Voilà sans doute l’origine de l’appellation « Mavais et Mavaises ». Ces luttes furent très sanglantes et se juxtaposent avec celles de la guerre de cent ans. Un des lieux de ces révoltes paysannes fut un château-forteresse qui se trouvait bien à Château-Rouge. Cependant, on n’en trouve plus trace aujourd’hui car il fut par la suite (fin XVIème, voire début XVIIème) entièrement détruit et les pierres servirent à construire la ferme sur la place du hameau.
Au milieu du XVème Siècle, malgré la fin de la guerre de cent ans, on peut penser que la vie des habitants de Cauvigny reste précaire, comme dans bien d’autres régions. Les paysans mangent peu et il y a beaucoup de brigandages. Comme les voies sont très mal entretenues, le moindre déplacement est une véritable expédition.
Trois siècles plus tard, en 1789, quand on demande aux paysans de nommer leurs représentants aux Etats Généraux, leur vie n’a guère évolué : ils ont peu de ressources, paient beaucoup d’impôts et n’ont pas le droit de chasser le gibier, ce qui ne leur permet pas de se nourrir correctement. Dans leurs doléances, ils demandent notamment une meilleure administration de la justice et une baisse des impôts.
Plus proche d’aujourd’hui, en septembre 1914, les troupes allemandes vont être très proches de Cauvigny. Jusqu’en mars 1917, c’est dans l’Oise que les lignes de tranchées se rapprochent le plus de Paris. En avril 1918, les armées alliées sont placées sous le commandement unique du Général Foch (qui choisira successivement comme quartier général Sarcus, Mouchy-le-Châtel et Senlis)
Le 11 novembre 1918, à Rethondes, au nord de la forêt de Compiègne, le Général Foch signe l’armistice.
Une génération plus tard, en 1940, après l’invasion de la Belgique, les blindés allemands qui ont réussi une percée à Sedan se dirigent vers le département de l’Oise.
Le 20 mai, Beauvais est bombardé et tout le département est rapidement occupé. Commence l’exode des réfugiés qui prendra fin avec l’armistice du 20 juin 1940 signé par le Maréchal Pétain. S’ensuit l’occupation qui va durer plus de quatre années.
Aucun fait remarquable n’intervient durant ces années à Cauvigny, dont les habitants subissent, comme partout, les restrictions.
C’est après le débarquement allié et dans l’allégresse de la libération que survient le drame du 27 août 1944. Un maquis de résistants ayant élu domicile au hameau de Château-Rouge, tend une embuscade dans la carrière de Cauvigny contre une voiture Traction de SS. Deux Allemands sont faits prisonniers. En représailles, d'autres SS regroupent tous les habitants du hameau sur la place. Pour que la population ne soit pas fusillée, les maquisards libèrent les prisonniers nazis. Une fois libres, ces derniers dénoncent un par un les maquisards qui seront quelques instants plus tard fusillés une balle dans le dos, devant femmes et enfants.
Après être ensevelis provisoirement à côté de la Chapelle, les corps furent transférés au cimetière de Cauvigny. Chaque année, à cette date, a lieu une cérémonie en hommage à ces vingt hommes morts « sous le joug de la barbarie nazie ».
Pour celles et ceux qui souhaiteraient en savoir plus, rendez-vous à notre bibliothèque pour y emprunter le livre de notre concitoyen et Mavais : Léon VIAL dont l'excellent ouvrage s'intitule "Cauvigny : un village rural du département de l'Oise."